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Oprah Winfrey avec Obama à jamais, par Cristina Castello

Publié le par Cristina Castello



                                                         

                               Oprah Winfrey,  de Cendrillon à reine de télévision    

                   Par Cristina Castello    
                                        
                          
  

  Elle a gagné 1000 millions de dollars au cours des trois dernières années, et sa fortune est estimée à 2,5 milliards de dollars. Mais encore ? Journaliste, comédienne, écrivain, éditrice et entrepreneur, elle est la personne noire la plus influente de sa génération. Pacifiste dans l'Empire envahisseur, Bush n'a pas pu la coloniser. Non... Qui le pourrait ? Fanatique de Barack Obama, elle a assuré lors de la campagne présidentielle qu’il donnerait « force, convictions,  honneur et compassion »; et à l'écran, avec son « The Oprah Winfrey Show », elle a étayé le démocrate avec intelligence et passion. Trente millions de spectateurs de 112 pays la suivent avec dévotion, et sous sa devise, « Si je le peux, tous le peuvent », se réfléchissent dans  ce miroir où ils apprennent à rêver.


Oprah est née Cendrillon et ses petits pieds  ont parcourus l’enfance, déchaussés et transis. La pauvreté était si dense que la petite faisait ses robes dans des sacs de pommes de terre.  Si bien qu’à l’âge de trois ans, on l’appelait La prédicatrice car elle récitait les psaumes dans l'Église : son charisme et son intelligence pointaient déjà. Jusqu'à ses  six ans  elle a vécu avec sa grand-mère, qui élevait des porcs dans une ferme du Mississippi. Après, Vernita Lee —sa mère—, l'a emmenée à Milwaukee, où la misère et les humiliations ont pris son corps et son âme de fillette avec une fureur impitoyable.


De neuf à treize ans, elle fut victime d’abus sexuels par certains membres de sa famille ; à l’âge de  quatorze ans, enceinte, elle accoucha d’un  fils né prématurément qui décéda peu après. Bien qu’elle ignore la paternité de son bébé, Oprah cacha sa grossesse tant qu’elle le put. Combative en faveur de la vie, elle redoutait qu’on ne l’incite à avorter.  Ses redoutables parents proches s'empressèrent de vendre l'histoire perverse dont ils étaient auteurs et acteurs,  à la revue « National Enquierer ». La jeune fille se trouva alors dans l’obligation de révéler, toute la vérité dans « O, The Oprah Magazine » dévoilant également son évasion et sa fuite vers les drogues. Pour oublier.    


                            Courageuse, elle a choisi l'amour de son prochain, plutôt que le ressentiment. Face à la caméra elle est simple et franche, pleure, rit et s’émeut ; elle apparaît comme une personne du commun en laquelle la majorité s’identifie. Comme le poète René Daumal  —à son insu— elle convertit  ses paroles en un appel et une clameur: « La tentative que je te propose de faire avec moi peut se résumer en deux mots : rester éveillé ».


                       Oprah est l'image de la Self Made woman, tant aimée de ses compatriotes. Elle défend les droits des enfants, des femmes, des homosexuels, des déshérités de la vie et ceux de gens de couleur. Elle s'ouvre à son public, et obtient que lors de  ses émissions, les invités racontent ce qu'ils ont toujours tu;  c’est lors d’un de ses talk-shows, en 2000, que George W. Bush a confessé pour la première fois son passé d'alcoolisme.


                       La Reine n'est pas de gauche, certes, mais elle abomine la violence. Contraire à l'occupation de l'Irak lorsqu’elle  a posé cette question: « La guerre est-elle l’unique réponse ? », elle a été accusée d’ « anti-américanisme » et a reçu d'innombrables courriels emplis de haine. Mais sa conviction a plus séduite et de nouveau, elle a exhorté à tout son public à la méfiance de la politique extérieure : « Que pense le monde de nous? » – demandait-elle—, et la voix puissante de Michael Moore l’a accompagné ; il apprécie également qu’Oprah se soucie de l'impuissance des Américains en matière de santé, comme il l'a démontré dans son film « Sicko ».

 

 


                     

              Oprah est une philanthrope. Parmi d’autres bagatelles, elle a fait don de 300 millions de dollars pour les plus démunis ; quand en 2006 son émission fêtait ses vingt ans, elle a payé des vacances à Hawaï à ses mille employés, familles incluses; elle a financé les carrières universitaires de jeunes hommes noirs, et —de plus en plus— elle est là où la douleur la réclame. 

                     

Cultivée et désireuse de contribuer au bonheur de l’enfance, elle a investi 40 millions de dollars dans deux écoles pour les enfants en Afrique du Sud, geste dont Nelson Mandela a fait l’éloge. Mais il y a plus : Elle a créé une fondation pour aider des femmes et des gamins; et sa proposition de 1991de créer un contrôle d'abus des enfants s'est concrétisée en l'Oprah-Bill (une loi),  qui fut votée en 93 lorsque Clinton était au Pouvoir. Jadis Cendrillon, de nos jours elle est protagoniste de l’histoire.  Et elle sera Histoire.

 

L’ouragan Oprah

                    

Il ne lui importe pas d'affecter des intérêts.

« Jamais plus je ne mangerai un hamburger », a-t’elle dit au cœur de la crise des vaches folles. Et aussitôt, l'industrie de la viande a perdu 12 millions de dollars. « Life » l'a considérée comme la femme la plus influente de sa génération et « Time », comme l'une des quatre personnes qui ont donné une forme au XXe siècle et aux débuts du XXIe. 

                    

  Aussi l'Académie Nationale d'Arts et de Sciences lui a remis la médaille d’or, pour sa contribution à la lecture et aux écrivains. Oui. Tout livre qu'Oprah recommande, signifie une vente d'un million d'exemplaires. Quand elle a conseillé de lire « L'amour au temps du choléra », de Gabriel García Márquez, qui depuis  vingt ans dormait dans les archives, il a fallu imprimer un million de copies.

                    

  Tenace, elle a été boulimique, mais s’est soignée lors d’une importante prise de poids. Elle a perdu 35 kilos grâce au régime et à la gymnastique ; toutefois sa vie étant un tourbillon, son poids reste instable. Elle a aussi enseigné aux femmes comment s'habiller, se parfumer, se maquiller. Comment plaire. Live your best life  (« Vis le meilleur de toi ! ») qu’elle promeut sur son site. Pendant ce temps, les cruautés de sa mère continuent : en juillet elle a provoqué un scandale  chez « Valentina », l’élégant magasin où  elle a refusé de payer  une dette de 156.000 dollars. Quelle famille !  

                   

  Et son père très aimé ... que dira-t-il ? Vernon Winfrey écrit « Things Unspoken" » (« Choses Inexprimées »), sur sa fille, sans qu'elle ait été consultée. Ça alors ! Depuis sa grossesse, du temps de Cendrillon, elle avait vécu à Nashville avec son papa. C’est lui qui lui a appris la discipline et les valeurs, outre le fait de l’avoir habituée à lire un livre et à écrire un résumé par semaine. Et maintenant ... quoi ?

                   

   Diplômée de Communication et d'Art à l'Université, elle avait commencé à 17 ans à travailler pour la radio, jusqu'à ce qu’en 1978 la télévision la découvre. De là au talk-show qui continue aujourd'hui, il n'y a plus eu qu'un souffle. « The Oprah Winfrey Show » a aussi captivé le public de l'Arabie Saoudite, où —malgré les différences culturelles avec les USA— on dit qu'elle donne de l’énergie et de l'espoir : des multitudes la suivent.

                   

    L’Ouragan Oprah continue sa traversée ; elle a acheté la chaîne de télévision « Discovery Networks », qui s'appellera  « OWN » (The Oprah Winfrey Network). Libre comme l'horizon, elle s’est fiancée il y a de longues années avec Stedman Graham, commentateur, écrivain et entrepreneur : c’est avec lui qu'elle a choisi trois de ses chiens  labradors, très blancs tous trois. Lorsque le  quatrième, plus âgé, est mort, elle lui a dédié une émission et ses 30 millions de téléspectateurs ont pleuré pour Sophie. Ainsi s'appelait son cocker spaniel ; référence au personnage qu’elle a interprété dans « La couleur pourpre », où elle tenait le rôle d'une esclave, son premier au cinéma.

                  

   Maintenant elle se prépare à donner sa voix à un personnage de « La princesse et  la grenouille », de Walt Disney. Oprah sera Votre Altesse, la mère de la princesse Tiana.   


                                                                                                                   D’esclave à reine, au cinéma et à la télé.

                   Comme une métaphore de sa vie. 

 

 

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